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Brèves de miel

A travers des instantanés glanés au fil des conversations téléphoniques, je voudrais célébrer aujourd’hui le travail des parents présents. Le pouvoir de ceux qui racontent les histoires au quotidien, qui mettent des mots-pansements sur les gros chagrins et qui répètent inlassablement à leur progéniture que - si, si - tout va bien.


Avec conviction, A. me dit qu’elle apprend tout simplement à être là, sans objectif. Par respect pour ses enfants et pour elle-même, elle a décidé d’arrêter de se plaindre ou du moins, elle le fait avec parcimonie.


En toute transparence, B. m’explique qu’elle croit qu’elle a mis un peu de temps à comprendre que ces moments supplémentaires avec les enfants étaient un cadeau. Riche de cette opportunité, elle s’est demandé : que pouvons-nous offrir à nos enfants ? Quelle est l’absolue nécessité ?


S’il est relativement simple de poser ces questions, B. est bien loin d’avoir toutes les réponses. Un cadeau que l’on peut faire et transmettre, c’est peut-être la confiance en l’avenir. Et aussi la puissance sans cesse renouvelée du lien inconditionnel. Comme dans les histoires pour enfants, B. s’entraîne à répéter encore et encore : maman est là, quoi qu’il arrive.


Tout en protégeant les enfants, C. me signifie que nous pouvons nous autoriser à montrer des émotions, à les laisser monter en nous puis à les laisser jaillir. Pour leur indiquer que c’est normal de ressentir parfois de la haine, de la colère ou de la révolte.


Avec fougue, D. m’explique que nous n’avons pas à chercher à remplir de force chaque créneau de la journée. Il se donne enfin la permission d’alléger le quotidien. De laisser de la place au vide et à la rêverie. Les enfants apprennent à s’ennuyer.


Comme un ouragan, il y a aussi les nuits où E. n’y arrive pas. Celles où l’enfant refuse de dormir. Alors, l’enjeu est de l’accueillir dans le lit parental et de ne pas vivre ce retour en arrière comme une défaite. Juste constater que certains acquis éducatifs sont provisoirement remis en question. E. lâche du lest et reste calme les jours où l’heure de la sieste n’est pas respectée.


F. me demande s’il est possible d’aborder chaque matin comme une page blanche. Sans ardoise, sans culpabilité ou rancœur de la veille. Et pourquoi pas ? Comme si l’on sortait de l’œuf ? Avec fraîcheur.


G. se voit souvent comme un parent nourricier et en retire habituellement une certaine fierté de chef de clan. En ce moment, le doute l’assaille. Et si c’était aussi l’enfant qui nous nourrissait, qui donnait ce goût sucré à nos journées ?


Pour H., le défi est de dompter les petites voix intérieures qui voudraient faire d’elle une maman sans aspérités. Plus que de cours de maths parfaits ou de jouets toujours plus nombreux, ses enfants ont besoin de sa présence et de la sécurité qu’elle sait leur apporter.


Toutes ces conversations m’aident à mettre du miel sur ma tartine. A adoucir les exigences que j’entretiens envers moi-même. Plus que jamais, j’ai envie que chacun arrive à se dire : je suis un assez bon parent. Mon apport, mon dévouement et mon implication sont suffisants. Tout simplement parce que je suis là et que j’y mets du cœur.

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