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L’orientation, c’est Koh Lanta !

Ce qui est frappant quand on échange régulièrement avec des étudiants ou de jeunes actifs, c’est d’observer à quel point les choix d’orientation ont été faits de manière arbitraire ou dans la précipitation. Ce constat pose d’ailleurs une question majeure : pourquoi l’orientation scolaire en elle-même n’est-elle pas une matière prioritaire au sein des cursus et des établissements scolaires dès le plus jeune âge ?

À l’aide de quelques périodes-clés — qu’on pourrait qualifier de balises d’orientation — essayons de revisiter les grands tournants pour trouver votre voie, ou du moins une voie qui vous permettra de vous insérer harmonieusement dans la vie active !



LES CHOIX D’ORIENTATION À LA FIN DE LA 3ÈME : L’ENTRÉE OU NON AU LYCÉE

À la fin du collège, il s’agit de décider quelle voie suivre. La seconde générale apparaît souvent comme le Graal. Or, dans de nombreux pays –en Allemagne, par exemple, les filières professionnalisantes sont davantage valorisées. C’est pourquoi il est important de savoir mettre de côté certains biais franco-français dans les choix d’orientation. Un élève qui choisit tôt et par vocation une filière technique aura plus de chances de réussir sa vie professionnelle sur le long terme qu’un élève qui choisit de se rendre en seconde générale, pour faire comme tout le monde, sans aucune motivation intrinsèque.

Alors, questionnez-vous vraiment, même dès le collège : quel métier auriez-vous idéalement envie d’exercer dans une dizaine d’années ? Pâtissier, technicien de maintenance, ingénieur ou encore avocat ? En fonction de cette réponse et de votre niveau scolaire, orientez-vous vers la filière la plus adaptée. En cas de doute, faites appel à toutes les ressources nécessaires à votre disposition : échangez avec des professionnels, demandez l’aide de vos enseignants, d’un conseiller d’orientation, de vos parents, de vos proches ou encore d’un coach scolaire.


LES CHOIX D’ORIENTATION À L’ISSUE DE LA SECONDE

Si vous avez opté pour la voie générale, d’autres choix d’orientation se présentent à vous. En effet, il vous est dorénavant demandé de choisir vos enseignements de spécialité pour la classe de première générale. Ces derniers viennent s’ajouter à un socle de culture commune comprenant des matières comme l’enseignement scientifique, les langues ou encore l’histoire-géographie.

Ces options sont essentielles, car elles conditionneront votre réussite dans les filières de l’enseignement supérieur. Si vous vous destinez à une carrière médicale ou scientifique, il sera judicieux de sélectionner l’option mathématiques. Si vous envisagez d’intégrer une école d’ingénieurs, il est conseillé de suivre les enseignements en sciences de l’ingénieur dès la classe de première. Peu de choix sont irréversibles à ce stade. Cependant, de bonnes options vous préparent à affronter le caractère sélectif de certaines filières de l’Enseignement supérieur. Alors, il est essentiel de se donner les moyens de mettre toutes les chances de son côté !


LE CHOIX D’ORIENTATION ULTIME : LES VŒUX SUR PARCOURSUP

Dès le mois de décembre en terminale, la plateforme en ligne Parcoursup vous permet de vous informer sur les formations disponibles. Cette période est importante, car elle vous offre un temps de réflexion en amont en fonction de l’offre de formation à disposition. Parcoursup fonctionne selon un calendrier précis : de mi-janvier à fin mars, les inscriptions à Parcoursup sont ouvertes et vous avez la possibilité d’y formuler vos vœux. Fin mars-début avril, vous avez ensuite quelques jours pour compléter votre dossier et confirmer vos vœux. De début juin à mi-juillet en terminale a lieu la phase d’admission principale, durant laquelle vous avez un retour sur les vœux formulés en début d’année. Si nécessaire, une phase d’admission complémentaire est ouverte jusqu’à mi-septembre pour vous permettre de formuler jusqu’à 10 nouveaux vœux dans les formations dans lesquelles il reste encore des places disponibles.

Vous constaterez donc que si la démarche est structurée en plusieurs étapes distinctes, elle peut toutefois faire peur et vous donner l’impression de rentrer dans un parcours du combattant. Là encore, il est recommandé de chercher du soutien tout au long de l’année de terminale, afin d’optimiser vos démarches sur la plateforme Parcoursup et maximiser vos chances d’être admis à l’une des formations souhaitées.


LA RÉORIENTATION PRÉCOCE

Cette phase ne se produit pas toujours. Heureusement, de nombreux étudiants choisissent une voie et tout se déroule sans encombre jusqu’au diplôme final. Cela peut notamment être le cas de filières sélectives traditionnelles réglementées comme les études de médecine, de pharmacie ou le notariat.

Néanmoins, on observe beaucoup de cas de réorientation précoce après une ou deux années d’études supérieures. Une très forte proportion de lycéens obtient aujourd’hui le bac général sans trop de difficultés. Les désillusions surgissent parfois après quelques mois sur les bancs de l’université. En effet, les études supérieures demandent une autonomie dans le travail beaucoup plus grande que celle attendue au lycée. Si la première année d’études supérieures a été choisie à la va-vite ou uniquement pour faire plaisir aux parents, les risques d’échec en cours de cursus sont relativement importants.

Faire un point sur votre méthodologie de travail et sur votre organisation peut vous permettre de sauver votre année et vous emmener vers la réussite finale. Si le problème est plus profond et que la voie sélectionnée a été choisie pour de mauvaises raisons, n’hésitez pas à vous renseigner sur les passerelles existantes. Certains étudiants en classes préparatoires obtiennent, par exemple, des équivalences pour intégrer directement une deuxième ou une troisième année d’un cursus universitaire. Dans certains cas, il est nécessaire et utile de redémarrer un nouveau cursus de A à Z. Après une première année non validée en fac de droit, notamment, certains n’hésitent pas à intégrer un BTS ou un IUT en se concentrant sur l’aspect professionnalisant de ces formations courtes et en intégrant ainsi plus rapidement le monde du travail.


LE PREMIER STAGE QUALIFIÉ

Dans de nombreux cursus, les stages sont soit obligatoires, soit fortement recommandés. L’enjeu est important puisque le premier stage permet de remplir la rubrique « expérience professionnelle » du CV. C’est grâce à ce stage – et parfois aux suivants – qu’il sera ensuite plus facile de postuler à des offres d’emploi ciblées.

Faire appel à son réseau est essentiel à ce moment-là. En effet, il est souvent compliqué de décrocher un stage d’une durée inférieure à six mois et il est difficile de convaincre en entretien quand les connaissances sont encore purement théoriques. Il est alors primordial d’échanger sur votre recherche avec vos proches. Les réseaux sociaux et les services carrières de vos établissements scolaires peuvent aussi vous aider à entrer en relation avec des professionnels en fonction des domaines qui vous intéressent.

Si aucune offre ne semble vous convenir en termes de dates ou de missions proposées, sentez-vous libre de faire des candidatures spontanées en proposant vos services à des entreprises. Vous serez surpris, l’audace paie souvent. Le fait de vous rendre visible et d’oser contacter les recruteurs – en y mettant les formes – pourra vous aider à décrocher un premier stage !


LE PREMIER EMPLOI

Il y a de nombreux points communs entre la recherche de stage et la recherche d’emploi. Ce qui diffère, c’est parfois la pression personnelle que vous faites peser sur la démarche. Quand on cherche un CDI ou un emploi en général, on craint souvent de commettre une erreur fatale et d’être incapable de revenir en arrière. Il est bien sûr important de viser au plus juste en vous renseignant autant sur le poste que sur la culture d’entreprise. En échangeant en amont avec des salariés déjà en poste dans la structure convoitée, vous parviendrez à vous faire une idée relativement précise des conditions de travail.

Cependant, la meilleure façon d’en savoir plus est de vous jeter à l’eau. Ce n’est parfois qu’en intégrant une équipe que vous saurez réellement si vous avez fait le bon choix. Il est envisageable de vous faire accompagner durant la prise de poste, notamment durant les trois premiers mois au sein de l’entreprise. Grâce à l’accompagnement d’un coach professionnel, vous réussirez votre période d’essai et vous regarderez avec confiance les objectifs qui seront mis sur votre route. Dans certaines organisations, il est également possible de vous appuyer sur un mentor en interne, qui vous aidera à vous intégrer rapidement et sera un véritable catalyseur pour décoder la culture d’entreprise.


Comme évoqué en préambule, vous constaterez que l’orientation est un chemin sinueux et semé d’embûches. Pour sortir victorieux des défis qui se présentent à vous, il faut autant vous recentrer sur vos ressources internes que tirer profit de la puissance de vos alliés. Un peu comme dans Koh Lanta en somme ! Et, au bout du chemin, l’épreuve des poteaux de votre parcours sera d’apprendre à rester stable un certain temps dans la voie choisie, quels que soient les coefficients de marées et les difficultés rencontrées.
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