Une petite fille que je connais un peu et que je croise de temps à autre m’a posé récemment cette truculente question à mille euros : « Tu fais quoi comme métier ? »
Mon ego sanguin n’a fait qu’un tour. Je suis coach. Point. C’est écrit sur ma carte de visite. C’est à cette fonction que je m’identifie le plus aujourd’hui : une réponse d’adulte, bien rationnelle.
Mais il est vrai que c’est un métier finalement peu connu et somme toute assez abstrait vu de l’extérieur. Surtout depuis les bancs de l’école. Ce que je produis est impalpable, totalement immatériel. De plus, j’ai la chance de n’avoir pas forcément besoin d’aller à un bureau attitré chaque jour pour exercer ma profession. A cela, je peux ajouter que mon emploi du temps est fluctuant, souvent choisi.
Alors, finalement, quelle réponse pittoresque faire à cette petite fille ? Et que dire à ceux qui n’ont pas d’affinité particulière avec les métiers de l’accompagnement ni d’a priori positif sur le coaching ?
Photo by Matt McGee on Foter.com
« Coach » est un mot parfois imprononçable pour les plus jeunes. Il n’y a néanmoins pas de traduction en bon français, n’en déplaise aux farouches linguistes et autres amoureux de la langue de Molière. Les thérapeutes, les psychologues, les consultants et autres mentors ne sont pas nécessairement formés au coaching, même si c’est parfois le cas.
Pour raconter ce métier avec emphase, il est alors possible d’avoir recours à des périphrases fleuries.
J’accompagne les personnes qui le souhaitent dans leurs défis professionnels.
J’aide les gens qui me le demandent à trouver un emploi plus rapidement.
J’accélère l’atteinte de leurs objectifs en leur laissant la main sur la manière d’y parvenir.
Oui, mon job, c’est un peu tout ça.
Si je devais dessiner un coach professionnel sur un coin de table, je ferais le croquis d’un personnage avec de très grandes oreilles et des pupilles bien dilatées. Lors d’une séance de coaching, j’écoute activement les mots comme les silences, et je n’en perds pas une miette. Je suis le doux visage qui ouvre de grands yeux devant des histoires invraisemblables de jeux de pouvoir dans les organisations. Et je me vois aussi comme celle qui porte un regard d’amour chaste sur son client, quelles que soient les circonstances.
Bien que le centre de mon attention soit avant tout dirigé vers les aspects professionnels, il y a une expression que j’affectionne particulièrement, une sorte de mantra : prends ton bien en urgence ! La patience est certes une vertu mais je vois trop de gens s’oublier autour de moi, au profit des autres, de leur entourage ou de la structure au sein de laquelle ils travaillent.
Pour apporter une réponse illustrée, je dirais que je suis une fée discrète et bien intentionnée qui rappelle à l’autre combien il est important. Ma présence enveloppante permet à mon interlocuteur de s’accorder du temps pour lui et de se donner la priorité. C’est simple comme un coup de baguette magique. Et essentiel pour avancer sereinement.
Alors, chère petite fille, je ne garantis ni la fortune éclatante à Dubaï ni une perte de poids spectaculaire en deux mois. En revanche, je te promets quelques heures d’attention sincère, de connexion à l’instant présent et de questionnement ouvert.
Tout compte fait, mon métier de coach professionnelle, c’est en priorité de poser les bonnes questions, de savoir les dégainer au moment opportun et avec justesse, comme la fée avec sa baguette. En tout cas, moi, j’y crois, comme un enfant, j’y crois comme au soleil !
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