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Je ne sais pas me vendre… mais je me soigne !


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C’est simple. Je me présente, je m’appelle Max. Après quelques expériences en entreprise et une reconversion, je cherche une opportunité professionnelle dans mon nouveau domaine d’expertise. J’offre mes services à une organisation qui saura mettre en valeur mes compétences. Et aussi : j’aimerais bien réussir ma vie, et nourrir ma quête de sens.


Oui mais tout en ayant à cœur de capitaliser sur l’ensemble de mon parcours et de respecter ma valeur de marché. Je ne veux pas repartir de zéro. Rien que ça. Déjà ça. J’aimerais savoir comment construire, et surtout incarner mon pitch. Mes amis, ma famille, mes contacts et mes anciens collègues me disent souvent que je me vends très mal auprès des recruteurs. Par moments, je dérive, je m’éloigne de ma trajectoire au long cours. Pour aboutir vite dans mon parcours de postulant, j’ai besoin de gagner en impact.



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Personne ne m’attend, alors je crée ma place en entretien


Le défi

Sous mon uniforme de candidat, j’ai l’impression de me fondre dans la masse. J’ai la croyance que tous les CV se ressemblent, ou pire : que toutes les autres candidatures sont meilleures que les miennes. Je souffre du biais de comparaison : les autres candidats ont l’air d’avoir de meilleurs diplômes, de meilleures recommandations et de meilleures expériences professionnelles.


Tout cela me ramène à un vécu anxiogène. Par exemple, je me remémore ma recherche d’un studio à Paris lorsque j’étais étudiant : une vingtaine de personnes qui s’entassent avec leurs garants et leurs avis d’imposition dans un hall d’immeuble sombre et insalubre. La sensation que tout est perdu d’avance ! On me dit dans l’oreillette que les autres étudiants ont de meilleures garanties que les miennes. En fait, j’estime que je n’ai pas ma carte à jouer car ils sont arrivés avant moi sur le lieu du crime et qu’en plus, ils ont commencé à sympathiser avec l’agent immobilier au sourire télévisuel !


Le remède

Malgré ces vents contraires, je ne m’avoue pas vaincu et je valorise ma singularité, ce qui me permet d’aller vers une présence magnétique, incontestable. L’assertivité est primordiale dans un processus de sélection. C’est pourquoi j’apprends à dépasser ma timidité en osant m’affirmer. Je ne le fais pas vis-à-vis des autres candidats, mais plutôt pour moi, pour mon épanouissement. Je me montre sous mon meilleur jour et ce faisant, je crois en ma force illimitée de persuasion.


Cette affirmation en tant que candidat passe par l’autorisation que je me donne d’être moi-même, avec des étoiles dans les yeux. Je fais fi du regard de mes concurrents car je suis seul dans ma catégorie. Je suis unique et je mets en avant les spécificités de mon parcours : j’ai beaucoup bougé, je sais parler cinq langues couramment, j’ai une mémoire photographique, ou encore : je peux lire pendant huit heures sans faire de pause. Peu importe : je me connais et j’assume ce qui fait que je suis moi, et personne d’autre.


En bon interprète, j’incarne une posture de leader quand je raconte mon histoire


Le défi

Les images d’Epinal du leader sont gravées dans mon univers mental : celles de Superman, de JR dans Dallas et de James Bond. La cape du héros, le Stetson, le smoking. Alors, je ferme les yeux. 1, 2, 3… rien ! J’ai beau essayer, je ne me reconnais pas dans ces représentations viriles. Spontanément, je me mets en retrait, je me faxe dans les recoins de la salle d’attente avant l’entretien de recrutement. Par habitude, comme avant une intervention sanguinolente chez le dentiste.


Mon éducation et mes parents m’ont appris très tôt qu’il valait mieux que je ne me fasse pas remarquer. Surtout, ne pas devenir un beau parleur. Être jugé sur les actes plutôt que sur les discours. Alors, je rase les murs. Les contours de ma silhouette longiligne disparaissent dans la foule anonyme. En catimini, j’espère qu’on ne verra pas mon nez trop long, la sueur sur mon front ou encore ma démarche légèrement claudicante.


Le remède

Oui, mais voilà : je peux aussi décider qu’un leader peut prendre toutes les apparences possibles et que l’attitude aux choses est primordiale. Je me reconnecte à des personnes qui ont su m’influencer, sans forcément correspondre à des canons de beauté classiques et sans avoir une élocution parfaite.


Je m’ancre dans le sol et je suis attentif à ma respiration. J’écoute les allées et venues frénétiques de mon cœur avide de relâchement. Petit à petit, je visualise des situations agréables pour moi et dans lesquelles je suis en maîtrise. Je m’y installe avec détermination. J’aligne le fond et la forme. En disant des choses auxquelles je crois, je parviens plus facilement à dégager de l’aisance. Je sais que ce que je dis fait sens pour moi et cela se ressent dans la façon que j’ai de bouger les mains quand je m’exprime. Je danse mon discours comme on chante un hymne : avec fougue et justesse à la fois, j’instaure mon propre tempo.

Par tous les temps, je donne du soleil dans la nuit


Le défi

Ce que je trouve ardu, c’est de garder un niveau d’énergie satisfaisant quand un processus de recrutement s’éternise. Les premiers échanges se font avec enthousiasme. Tout avance. Et subitement, il y a un temps mort. Une pause intergalactique. Le doute qui s’installe, la machine qui s’embourbe. Je me remets rapidement en question. En dépit de mes bonnes résolutions initiales, j’interprète le silence du recruteur ou le fait qu’un entretien soit décalé dans l’agenda comme un mauvais présage.


L’impression de flottement ressurgit et je fais des suppositions quand je n’obtiens pas d’explications claires ou de réponse immédiate à mes questions pratiques. C’est plus fort que moi. Dès que le rythme des interactions ralentit, mes pensées s’accélèrent. Pris dans mon propre piège mental, je rumine mes déceptions et je me rejoue des scènes anciennes. J’anticipe la sortie de route, je visualise la chute. Chaque silence pesant me désarçonne, chaque parole neutre nourrit mon scénario intérieur de perte de confiance et de captivité.


Le remède

A partir du moment où je crois en ma proposition de valeur, tout redevient limpide. J’ai une obligation de moyens, et pas de résultat. Je me contrains à montrer qui je suis et ce dont je suis capable, avec dignité et opiniâtreté. Tout au long du process de recrutement, je fais preuve de constance. Parfois, la communication est moins fluide. Je fais avec et je reste en selle. J’attends mon heure de gloire.


Parfois, je sens que mon interlocuteur n’est pas conquis au premier regard. J’accueille ces ressentis comme ils viennent et je persévère. Quatre, cinq, six entretiens pour le même poste. Souvent plus. Je garde le cap. Ce qui compte pour moi, c’est de suivre la ligne directrice que je me suis fixée. Globalement, le retour des parties prenantes sera positif, quelles que soient les nuances traversées en route. Et si jamais je n’obtiens pas le poste, je fais en sorte de laisser une impression de professionnalisme. Le recruteur sait qu’il pourra me rappeler facilement, que ce sera un bon moment de partage pour chacun. Avec audace, je laisse des portes ouvertes et je montre que j’ai confiance dans ma capacité à trouver chaussure à mon pied, inéluctablement.


A retenir pour avancer !

  • La décision du recruteur ne m’appartient pas. Je lâche prise, en conscience.

  • S’il n’y a pas d’adéquation, une réponse négative me permet de me concentrer sur de nouvelles pistes.

  • Le nombre des portes à ouvrir est infini. Je ne me résigne pas.

  • Difficile de me confronter à des murs ou des portes fermées… à moins de devenir un élégant passe-muraille !


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